Une vieille légende raconte que Noé, à la descente de l’arche, planta une vigne. Le soir venu, Satan le maudit y répandit consciencieusement le sang d’un lion, d’un singe et d’un porc. Ainsi l’homme qui boira un peu du « sang de la terre » possédera le courage d’un lion ; un peu beaucoup et le voilà réaliser des pitreries de chimpanzé ; en abuser pour de bon et on le verra se comporter d’une manière qu’il n’est pas permis ici d’évoquer, comme l’animal connu surtout pour avoir une queue en tire-bouchon.
Il semblerait donc que ce soient les attributs léonins autant que la ruse simiesque qui auront convaincu un homme d’aller risquer sa vie sur le toit d’une citerne folle et filant à vive allure sur une autoroute californienne. Espérons qu’à l’ouverture de la trappe, qu’on dit souvent dangereuse en raison des vapeurs intenses émises, notre téméraire candidat à un sirotage gargantuesque n’en vient à s’évanouir et choir dans plusieurs dizaines d’hectolitres vinassés… Autant s’informer tout de suite des réelles capacités nautiques du Sus domesticus avant d’élucubrer sur de probables comportements indignes à l’intérieur du super tanker à vin.