L’histoire de l’homme moderne débute il y a plusieurs milliers d’années avec ses premiers pas vers les processus de fabrication des boissons alcoolisées, et cela avant même de penser à cultiver son champ ou élever du bétail. De ses débuts à « manger » la bière ou rechercher la vérité vraie dans le vin, on ne doit pas oublier que cette propension à tirer le meilleur de la fermentation (ou du fruit en voie de décomposition) nous vient de nos plus lointains cousins les primates.
Des études confirmaient déjà la thèse du « singe ivre » : la plupart des primates ont un penchant déclaré pour les fruits un peu trop mûrs et contenant jusqu’à 2 % d’éthanol. Une recherche avisée et minutieusement sélective du meilleur de la « pourriture noble », voilà en quoi consisterait, entre autres saines occupations, une vie de singe assez malin pour trouver le moyen d’égayer ses journées. Sans pousser trop loin le bouchon, on peut même affirmer que le premier grand éclat du génie humain, armes au silex mis à part, aura été de singer son lointain ancêtre jusqu’à perfectionner les premières techniques de fermentation.
